Composition d’un tampon périodique : décryptage

par | 6 Oct 2023

image composition d'un tampon, le tampon est ensanglanté

Ce n’est une nouvelle pour personne : la composition d’un tampon classique laisse clairement à désirer. Marguerite & Cie lutte contre le manque de transparence des grands fabricants, en proposant des tampons d’origine biologique sans danger pour la santé.

Historique de la polémique : premières études et alertes.

La toute première fois que la composition du tampon standard a créé la polémique, c’était en 2015. À cette époque, les chercheurs argentins de l’université de La Plata ont réalisé des analyses sur le coton et la gaze qui composent ces protections menstruelles, et ont détecté une présence importante de substances toxiques. La même année, en 2015, à la suite de cette découverte, l’association 60 Millions de Consommateurs dévoile à son tour la composition problématique du tampon traditionnel. Mais depuis, surprise ! Rien n’a changé… Ce serait dommage de faire en sorte de protéger les personnes qui ont leurs règles.

Preuve que les fabricants ne souhaitent pas que les choses changent, l’ANSES (l’Agence de sécurité sanitaire) a réclamé en 2018 l’exclusion des composés chimiques cancérigènes et des perturbateurs endocriniens des tampons et des serviettes. En 2019, de nouvelles analyses menées par 60 Millions de Consommateurs montrent encore une fois la présence de ces substances dangereuses dans les protections menstruelles. Justement, quelles sont-elles ? On entre maintenant dans le vif du sujet !

Que contiennent réellement les tampons ?

Glyphosate et Autres Pesticides

Du glyphosate dans les tampons ? Vous ne rêvez pas ! Eh non, ce n’est pas une mauvaise blague. On retrouve bien dans les tampons traditionnels du glyphosate, le célèbre désherbant de Monsanto qui fait tant polémique à l’heure actuelle. Le glyphosate, qui est le composant principal du Roundup, est considéré comme « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer. Précisons toutefois que l’Autorité européenne de sécurité des aliments n’est pas de cet avis. D’après elle, le risque de cancer engendré par le glyphosate est improbable. 

 

Le chlore dans les tampons : une présence indésirable

Le chlore est le produit utilisé pour blanchir le coton, qui entre dans la composition du tampon traditionnel. Si les effets néfastes de cette substance n’ont pas encore été mis en lumière, l’OMS encourage à mettre « un frein très net à l’utilisation des dérivés du chlore et du brome », qui sont en partie responsables de la destruction de la couche d’ozone. En outre, le chlore reste un produit irritant.

 

Les dioxines, des substances cancérigènes dans les tampons

D’après l’OMS, les dioxines sont « des polluants organiques persistants dans l’environnement », que l’on retrouve même dans notre alimentation. Les dioxines sont des substances chimiques extrêmement toxiques. Ce sont des perturbateurs endocriniens qui interfèrent avec le système reproducteur et hormonal. Les dioxines sont également cancérigènes au-dessus d’un certain niveau d’exposition. 

 

Sachez que les autres protections menstruelles, comme les serviettes et les protège-slips culottes, ne sont pas en reste. On y retrouve du glyphosate, ainsi que d’autres pesticides et produits phytosanitaires problématiques, voire dangereux pour la santé. 

 

Mais attendez, ce n’est pas tout ! D’autres produits phytosanitaires ont été détectés par 60 Millions de Consommateurs et l’ANSES, notamment des insecticides, même dans la composition d’un tampon d’origine synthétique. Ces substances sont considérées comme des perturbateurs endocriniens et ont un impact considérable sur les fonctions reproductrices.

 

Et ça continue. Un article du Monde publié en juillet 2018 met en lumière la présence de composés chimiques “préoccupants”. Outre le glyphosate déjà cité, on trouve des pesticides comme le lindane et le quintozène, interdits en Europe depuis 2000 ! D’autres substances dangereuses telles que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des phtalates ont également été détectées. Ces composés sont reconnus pour leurs effets cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), et sont considérés comme des perturbateurs endocriniens. 

 

À grands coups de greenwashing

Ceci étant dit, il est d’autant plus crucial d’aborder la question du greenwashing pratiqué par les fabricants de protections menstruelles. Ces entreprises tentent de faire croire à leur clientèle que des efforts ont été faits sur la composition des tampons et des serviettes. Mais comment le savoir, alors que la réglementation ne les oblige pas à mentionner très exactement les composants de leurs produits ? En effet, en 2023, la composition des protections menstruelles n’est toujours pas indiquée sur les emballages. Soupir. Lassitude.

Greenwashing et manque de transparence.

Preuve que les fabricants ne souhaitent pas que les choses changent, l’ANSES (l’Agence de sécurité sanitaire) a réclamé en 2018 l’exclusion des composés chimiques cancérigènes et des perturbateurs endocriniens des tampons et des serviettes. En 2019, de nouvelles analyses menées par 60 Millions de Consommateurs montrent encore une fois la présence de ces substances dangereuses dans les protections menstruelles. 

Dans le rapport d’information fait au nom de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, sur les menstruations, par les députées Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine, le 13 février 2020, il y a une partie sur le greenwashing que nous citons ici :

 

« Protections biologiques, un raccourci de langage qui peut s’avérer trompeur pour certaines consommatrices. L’existence de protections menstruelles vendues sous le label « biologique » s’est progressivement développée sur le marché français. Des marques proposent ainsi de plus en plus de serviettes et tampons fabriqués à partir de coton issu de l’agriculture biologique depuis les années 1990. La plupart du temps certifiés par le label GOTS ([29]), ces produits se présentent comme plus propres que les autres de la gamme ; ils se veulent ainsi davantage hypoallergéniques, sans plastique, sans chlore, sans glyphosate ou autre pesticide.

 

Les études conduites sur la composition des protections ont toutefois montré que bien souvent ces produits ne présentent pas une composition plus exempte de substances indésirables que les produits non biologiques. Interpellées par ce point, vos rapporteures ont tenu à mettre en avant la difficulté qui réside dans cette situation : les femmes sont ainsi tentées d’acquérir à prix plus élevé des produits présentés comme biologiques et donc plus « propres », alors que cela ne semble en réalité n’avoir qu’un impact limité sur leur composition.

 

Si, bien sûr, il est important de développer des gammes issues de l’agriculture biologique, vos rapporteures souhaitent que les emballages mentionnent plus clairement que seul le coton est biologique et non pas l’ensemble du processus de fabrication. La protection en elle-même n’est ainsi pas « bio », seul le coton peut l’être. Elles considèrent qu’une clarification de ce point contribuerait à une meilleure information des consommatrices. »

 

Ce constat alarmant est toujours d’actualité. Mais, nous avons une bonne nouvelle à vous annoncer : notre partenaire Natracare fait preuve d’une transparence totale  et affiche la composition exacte et complète de ses produits sur les emballages ; contrairement aux fabricants classiques ou à ses concurrents « soi-disant bio » . 

 

Petit truc : si votre objectif est d’offrir des tampons véritablement biologiques, il est impératif d’examiner minutieusement leur composition. Un tampon composé à 100% de coton biologique peut généralement être considéré comme bio. Cependant, si l’étiquette mentionne « coton 100% bio », ça n’exclut pas la présence de matières synthétiques et de substances indésirables. Il est crucial de se pencher sur les autres composants que le fabricant a intégrés dans le produit.

 

Après avoir abordé la composition des tampons périodiques et l’éthique discutable des grands fabricants, il est indispensable de souligner qu’un autre enjeu lié à l’utilisation des tampons est tout aussi important : le syndrome du choc toxique. Cette affection, quoique rare, mérite une attention particulière, car elle peut avoir des conséquences graves. 

Qu’est ce que le syndrome du choc toxique ?

Il peut survenir lorsqu’ une personne porte un tampon pendant une période prolongée et qu’elle est aussi porteuse de la bactérie staphylocoque. Les symptômes associés à cette condition sont clairement indiqués dans la notice d’utilisation de nos tampons Marguerite & Cie.

 

Comment minimiser les risques ?

Utiliser un tampon n’est pas intrinsèquement dangereux. L’important est de suivre scrupuleusement les directives et précautions d’usage fournies par Marguerite & Cie. Cela inclut notamment de ne pas utiliser de tampons en dehors de la période menstruelle et de ne pas conserver un tampon ou toute autre protection périodique interne pendant plus de 4 heures.

 

Que faire en cas de suspicion ?

Si vous suspectez un cas de syndrome du choc toxique, la première étape est de retirer immédiatement le tampon et, si possible, de le conserver pour des analyses ultérieures. Il est impératif de consulter un médecin sans délai, en l’informant de l’utilisation de tampons. Il est également conseillé aux personnes ayant déjà été victimes de ce syndrome de ne plus utiliser de tampons, y compris ceux qui sont biologiques.

Des tampons bio sans produits chimiques ?

Notre association avec Natracare, la marque reconnue pour sa fiabilité sanitaire et son engagement environnemental, se distingue dans le domaine des protections périodiques biologiques. Fondée en 1989 par Susie Hewson, une militante écologiste. Natracare a révolutionné l’industrie en proposant des produits qui respectent à la fois la santé et l’environnement. Présente dans plus de 70 pays, c’est la marque que nous avons choisie pour nos distributeurs de protections périodiques et nos kits menstruels. Ce choix n’est pas anodin : Natracare est multi-certifiée et récompensée. C’est un changement de paradigme dans le secteur des protections périodiques. 

 

Notre partenariat exclusif est né de nos valeurs communes et de notre volonté partagée de « changer les règles » en matière de protections périodiques. Nous sommes les seuls à fournir des distributeurs contenant des produits Natracare, car la marque soutient notre combat : offrir un accès gratuit à des protections périodiques saines et sans plastique, partout et pour tout le monde. 

Pour aller plus loin sur le sujet de la composition des tampons périodiques :

« Des substances toxiques dans les tampons et les serviettes hygiéniques » – Le Monde – 19/07/2018

« Rapport d’information sur les menstruations » – Assemblée Nationale – 13/02/2020

« Protections intimes : composition et choc toxique, toutes nos recommandations » – ANSES – 25/05/2022

« Produits d’hygiène féminine : serviettes, tampons et coupes menstruelles » – Ministère de l’économie – 01/02/2022

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