10 choses que vous ignorez sur les règles

par | 28 Avr 2023

personne écrivant dans un livre pour symboliser l'importance des connaissances sur les règles

La plupart des gens pensent tout savoir sur les règles, en envisageant le sujet uniquement sous un angle biologique. Pourtant, les menstruations sont un vaste sujet, sur lequel il est possible de s’instruire toujours plus. Vous en doutez ? Dans ce cas, cet article est fait pour vous ! Lisez-le jusqu’au bout, vous devriez apprendre plein de choses pour briller en société sur un sujet encore trop peu abordé.

1- L’information sur la composition des protections périodiques n’est pas obligatoire

Alors qu’on trouve des informations relatives à la composition sur les produits alimentaires, cosmétiques ou textiles, les produits menstruels ne font l’objet d’aucune réglementation spécifique. Les fabricants de tampons et serviettes périodiques  sont ainsi uniquement soumis à une obligation générale de sécurité mais ne sont pas contraints de révéler la composition exacte de leurs produits. Les textes devraient cependant évoluer, un projet de décret étant en cours. Au-delà du principe de l’affichage, la proposition de loi d’Albane Gaillot prévoit quant à elle de réglementer la composition, en posant le principe « zéro substance toxique ou susceptible de l’être. »

2- L’endométriose est au programme de médecine depuis 2020 seulement

L’endométriose se caractérise par le développement de l’endomètre (la muqueuse utérine) en dehors de l’utérus, ce qui occasionne des lésions sur d’autres organes et génère un certain nombre de symptômes (règles douloureuses, douleurs lombaires, problèmes de fertilité…). Si cette maladie est aujourd’hui de plus en plus médiatisée, il aura toutefois fallu du temps pour qu’on s’y intéresse vraiment ! Si l’endométriose a été découverte en 1860, le mot n’a en effet fait son apparition dans les manuels de médecine que 160 ans plus tard, grâce à un arrêté du 10 septembre 2020. Celui-ci intègre au programme du deuxième cycle un enseignement sur cette maladie qui touche une femme sur dix dans le chapitre « De la conception à la naissance, pathologie de la femme – Hérédité – L’enfant – L’adolescent ».

3- Un paquet de serviettes classiques équivaut à cinq sachets en plastique

La composition des protections périodiques n’étant pas réglementée, on peut trouver du plastique dans les serviettes. Il est ainsi utilisé par certains fabricants pour l’emballage, la base étanche et les ailettes (en contact avec la culotte), la couche supérieure (en contact avec la peau) ou encore la partie absorbante. Pour évaluer les quantités, Natracare, notre fournisseur de produits menstruels sans plastique issu de la pétrochimie, a mené une étude portant sur les serviettes vendues par trois grandes marques. Bilan : un paquet comporte en moyenne 36 g de plastique, ce qui représente cinq sachets plastiques ! Une équivalence inquiétante, dans la mesure où ce choix de matériau n’est pas anodin pour l’environnement, avec notamment un impact sur les océans.

4- Sur un cycle, les règles représentent une petite tasse

Chez Marguerite & Cie, nous faisons toujours le même constat lorsque nous répondons aux questions sur les règles dans différents contextes (dans les collèges, les lycées, les entreprises…) : de nombreuses personnes pensent que la quantité de sang perdu pendant les règles est beaucoup plus importante que la réalité. Si vous pensez vous aussi que la quantité de sang menstruel perdu avoisine le demi-litre, voire le litre, détrompez-vous ! En moyenne, cela représente entre 30 et 50 ml. Soit seulement une petite tasse à café, ou deux ou trois cuillères à soupe.

5- Seuls certains animaux ont leurs règles

Peut-être avez-vous déjà constaté que les animaux femelles connaissent des pertes de sang (les chiennes par exemple). Comme l’explique Élise Thiébaut dans son livre « Ceci est mon sang », il ne s’agit cependant pas de règles, puisque cet écoulement n’a pas vocation à évacuer périodiquement une quelconque muqueuse utérine. Ces saignements sont uniquement, comme l’explique l’autrice,  des « signaux de chaleur, pour attirer les mâles en vue d’une fécondation ». Elle nous apprend cependant que l’espèce humaine n’est pas la seule à avoir des règles. Celles-ci concernent en effet d’autres primates (chimpanzés, bonobos), certaines races de chauves-souris et les musaraignes.

6- On peut perdre du sang en dehors des règles

Vous croyez que le corps féminin n’évacue aucun fluide en dehors de la période des règles ? C’est faux ! Le corps peut produire des pertes blanches (lesquelles sont un signe de bonne santé) mais aussi du sang qui n’est pas du sang menstruel. En général, ces pertes de sang en dehors des jours de règles sont moins abondantes et souvent liées à un dérèglement hormonal. Plusieurs causes peuvent donc les expliquer : stress, arrivée de la ménopause, décalage horaire, changement de pilule contraceptive… Ce phénomène est appelé spotting et s’il devient fréquent, il nécessite une prise de rendez-vous pour un examen gynécologique.

7- Les tampons étaient taxés comme le caviar jusqu’en 2015

Avant 2015, la TVA à 20% s’appliquait aux protections périodiques. Autrement dit, elles étaient taxées comme les produits de luxe, dans un contexte où le taux à 5,5% valait pour les préservatifs, mais aussi pour les sodas ! La situation a cependant évolué sous l’impulsion de Catherine Coutelle dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances 2016. Cette députée a en effet proposé le passage à la TVA à 5,5% en émettant le souhait que les produits menstruels soient reconnus comme étant de première nécessité. Il faut savoir que son amendement, baptisé « taxe tampon » a donné lieu à des débats houleux. L’Assemblée Nationale l’a dans un premier temps rejeté le 15 octobre 2015, ce qui a généré de nombreuses contestations et manifestations portées notamment par le collectif Georgette Sand. L’amendement a cependant fini par être adopté en décembre 2015, ce qui explique qu’aujourd’hui, les protections périodiques ne soient (enfin !) plus taxées comme le caviar.

8- La précarité menstruelle touche 130 000 élèves en France

La Convention Internationale sur les Droits de l’Enfant, ratifiée par la France en 1990, reconnaît le droit de l’enfant à l’éducation et le principe fondateur d’égalité des chances. Malheureusement, les faits démontrent que les règles génèrent des inégalités, et ce dès le collège. Dans un communiqué de presse du 27 mai 2021, Élizabeth Moreno, alors Ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a ainsi annoncé que près de 130 000 collégiennes et lycéennes manquaient l’école régulièrement, faute de pouvoir se procurer des protections périodiques. La précarité menstruelle est donc une cause importante d’absentéisme scolaire, voire de déscolarisation. Heureusement, de plus en plus d’acteurs (départements, régions, établissements scolaires) mettent en place des actions pour améliorer l’accès aux produits menstruels, par exemple en installant nos distributeurs CLR.

9- Le sang menstruel a été utilisé comme répulsif

Il est courant de parler du « tabou des règles » mais ses manifestations sont souvent méconnues. S’il est en général su que le sang menstruel donne lieu à une forme de dissimulation (on en parle peu, les protections périodiques sont souvent cachées dans les poches ou les soutiens-gorge…), on ignore souvent à quel point les règles ont pu être apparentées à un phénomène quasi magique, voire maléfique. Par exemple, à la fin du XIXème siècle, en Anjou, on demandait aux femmes ayant leurs règles de traverser les champs de choux infestés de chenilles, en pensant que le sang menstruel serait capable d’éradiquer les insectes. Si l’anecdote peut faire sourire, il faut noter que la croyance en la toxicité du sang menstruel reste encore présente dans notre société. Pensez-y la prochaine fois que vous entendrez qu’on rate la mayonnaise quand on a ses règles !

10- Les tampons en coton 100% bio ne sont pas forcément bio

La mention « coton 100% bio » concernant des tampons ou serviettes vous rassure ? Attention ! Le fait qu’une protection périodique soit en « coton 100% bio » signifie que le coton utilisé est bio mais ne veut pas dire qu’il s’agit là du seul ingrédient. Une serviette périodique peut ainsi contenir du « coton 100% bio » mais aussi du plastique… En revanche, la mention « 100% coton bio » signifie bien que le produit menstruel est fait uniquement avec du coton bio, et qu’à ce titre, il est effectivement « bio ». Plus largement, et pour vous assurer de la qualité des produits, vérifiez les labels et certifications qui leur sont applicables. Natracare, notre fournisseur, justifie par exemple de certifications garantissant l’absence de plastique issu de la pétrochimie, mais aussi de substances toxiques ou susceptibles de l’être.

Crédit photo : Pexels

Vous avez le pouvoir de briser le silence autour des règles. Il suffit d’en parler. Partagez ces informations surprenantes et contribuez à changer la conversation. Partagez maintenant !

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